dimanche 26 mai 2013

Efelle a lu l'Anamnèse....

... et vu certains des liens avec d'autres livres.

http://efelle.canalblog.com/archives/2013/05/25/27240066.html

Sa théorie des déclencheurs et des assonances profondes trouvait ici un auditoire fasciné parce que capable d'envisager une mise en application directe de ses idées de dingue : transformer la culture d'un peuple de l'intérieur par une révision de ses fondamentaux psychoculturels. Un rêve de psychopathe : et si on commençait par réinitialiser tous les emmerdeurs en modifiant leurs idées sans même qu'ils s'en aperçoivent ? Calmons les énervés, apaisons les esclaves, et convainquons tous nos immigrés clandestins de se rendre dans les camps de refoulement. Mais bien sûr.
Un scientifique à la pointe d'une discipline révolutionnaire, un officier dément et surtout une Elohim. Entité étrange, vaporeuse, vivant de l'attention qu'on lui porte, à la fois muse, esclave et protectrice des deux premiers... Les années passent, le projet est violemment annulé. Quelques disciples et barbouzes échappent à la purge, permettant le Satori, une bombe iconique censée éradiquer les cultures musulmanes. L'efficacité de l'attentat échappe à tout contrôle, une pandémie à base de symbolique envahit tous les médias, balaye l'humanité et persiste au travers de porteur lents, sauvages à l'espérance de vie courte...

Les nations s'effondrent, le monde change, quelques enclaves subsistent, tentant de reconstruire une société en orbite et de sauver les populations en hibernation...

Je me suis tenue longuement devant le miroir ce matin. J'y étais telle que dans votre regard. Croyez votre coeur, votre mémoire, vos sentiments, vous m'avez vue, cher Jamie, telle que je suis en moi-même. Pardonnez mes tromperies et mes artifices.

Ne vous sentez pas obligé de me cacher. Je sais que la jeune femme vous a contacté, qu'elle a su vous toucher, à raison. Elle m'est précieuse elle aussi, j'ai besoin d'elle, de son attention, mais elle ne le sait pas encore. Dites-lui de moi ce qui conviendra, vous avez toute ma confiance. Plus tard, quand le temps sera venu, je lui parlerai, je lui offrirai des énigmes et des mystères.


Dans la première décennie qui a suivi le Satori, histoire de mettre fin aux conflits, une commission d'enquête à chercher à comprendre les faits, identifier les coupables, les traquer et juger... Trente ans plus tard, la traque continue à travers l'exploration d'archives. Travail de fourmis, au résultat aléatoire et ayant mené parfois à des opérations commandos. Une proie leur échappe encore : la muse. Hypasie, Nomen Rosae, Marguerite, Hécate, nombre d'identités et d'apparences qui mène à douter de l'existence de cette Elohim, pourtant impliquée dans le plus crime que l'humanité ait connue.

Elle veut qu'on la cherche, Christian, elle nous raconte une histoire. Pas un de ces scénarios où tout s'arrange, où chaque point répond à une question, non, elle nous raconte une histoire vraie, faite de témoignages contradictoires, de balbutiements, de rêves, faite de ce que nous sommes et de ce que nous aurions aimés être. Et chaque élément que nous découvrirons complétera l'image et la contredira, ouvrira de nouvelles portes, pour que nous continuions à travailler, à avancer dans le labyrinthe, à penser à elle. Elle a besoin de nous, elle a besoin que nous la cherchions à jamais.


Narration éclatée, couvrant sur plusieurs décennies l'élaboration d'un cauchemar et la pénible reconstruction qui s'en suit, avec pour fil rouge une créature équivoque, manipulée et manipulatrice, victime et bourreau.

Le récit est habile, relevant à la fois du puzzle, du labyrinthe et de la mystification, se permettant quelques clins d'oeil au passage (tant à des monuments de la SF, qu'à Yirminadingrad, aux premières armes de Laurent Kloetzer ou du couple) : varié, prenant, captivant malgré quelques longueurs sur la fin. L. L. Kloetzer signent ici, une oeuvre puissante, fascinante, qui marque durablement. Une réussite indéniable.

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